BIM dans le monde : un sondage sur l’adoption du BIM en Turquie
e BIM dans le monde : le sondage de 2018 montre l’état de diffusion du BIM en Turquie : opportunités, niveau de diffusion et obstacles
Le sondage intitulé : “Turkey BIM Report – General Trends and Expectations Research Report“, publié en décembre 2018, fait le point sur la diffusion du BIM en Turquie.
L’étude est basée sur un questionnaire qui a pour but de comprendre les problèmes et les attentes des opérateurs du secteur et vise à mettre en évidence le niveau d’innovation de la construction en Turquie en matière d’utilisation de la technologie BIM.
L’objectif est de déterminer les actions les plus efficaces pour sensibiliser les parties prenantes à cette question et, surtout, d’initier des parcours de formations appropriés.
Le questionnaire a été préparé sur la plateforme Google Forms et distribué aux participants sous forme numérique. L’Ordre turc des ingénieurs mécaniciens et l’association turque des ingénieurs électriciens ont apporté un soutien institutionnel à l’étude et ont distribué le questionnaire à leurs membres.
Les résultats du sondage
Domaine d’application du BIM en Turquie
Un premier point à mettre en évidence concerne le domaine d’emploi dans lequel travaillent ceux qui connaissent ou utilisent le BIM : la plupart d’entre eux se concentrent dans le secteur du bâtiment non résidentiel.
En croisant cette donnée, avec la distribution géographique, il apparaît en toute évidence le manque d’intérêt envers le BIM des zones éloignées des grands centres, où l’industrie du bâtiment se concentre principalement dans le secteur résidentiel privé.
Dans les régions les plus riches et les plus peuplées, comme celle de Ankara, Istanbul, Izmir et Bursa, où la construction non résidentielle connaît également une certaine effervescence, le BIM est plus répandu parmi les opérateurs du secteur : cela témoigne que le BIM est actuellement plus utilisé pour les infrastructures, la construction publique et commerciale, plutôt que la construction résidentielle.
La répartition géographique
Bien que les résultats dans les grandes villes étaient assez évidents, en montrant des niveaux plus élevés de familiarité avec la BIM à Ankara et Istanbul, le sondage montre que dans d’autres régions où les projets BIM n’ont jamais été mis en œuvre, comme Çorum, Eskişehir, Erzurum et Balıkesir, il existe toujours un bon intérêt des opérateurs envers les nouvelles technologies appliquées à la construction.
D’autres zones, comme Kayseri et Gaziantep, dans lesquelles le potentiel d’utilisation du BIM est élevé dans différents secteurs, ont montré peu d’intérêt et une faible ouverture, envers la gestion de la construction non traditionnelle.
Parmi toutes les régions Anatoliennes, Kocaeli et Adana se distinguent en termes d’intérêt envers la technologie BIM.
Une autre donnée très importante montre comment les projets BIM dans le secteur commercial (bureaux, hôtels, centres commerciaux, etc.) sont concentrés là où des projets d’infrastructures publiques ont déjà été réalisés avec le BIM.

Répartition géographique du BIM entre les différentes régions turques
La diffusion BIM auprès des experts et des entreprises en Turquie
Le 54% des personnes interviewées affirme d’avoir utilisé le BIM dans leurs projets, alors que celles qui n’ont pas l’intention de l’utiliser ne sont que le 1,58%. On peut dire qu’en Turquie, il existe déjà une prise de conscience générale, et très répandue, sur l’importance de ces processus.
Le sondage montre que ceux qui connaissent et utilisent le BIM sont le plus souvent des architectes, alors que les ingénieurs civils et les ingénieurs électriciens ont montré beaucoup moins d’intérêt.
D’où la nécessité d’activer et d’encourager des formations professionnelles impliquant tous les experts et les opérateurs.

Diffusion par les autres opérateurs différenciés par secteur d’activité
La plupart des experts interrogés, qui ont déclaré avoir déjà eu une expérience avec le BIM, travaillent dans des entreprises de 30 employés ou plus ; dans de nombreux cas, ces entreprises l’utilise depuis plusieurs années.
Il semble clair que l’implémentation du BIM est aussi un problème d’organisation au sein des entreprises et que le BIM est plus facilement implémenté dans les entreprises, et les bureaux d’études de grandes dimensions.

Diffusion, divisée par grandeurs et expérience, auprès des salariés des entreprises et des bureaux d’études
Les tableaux suivants résument le niveau de diffusion du BIM en Turquie parmi les différentes parties prenantes.

Résumé du niveau de diffusion du BIM en Turquie
Les obstacles à la diffusion du BIM
Pour les opérateurs du secteur, l’obstacle majeur à la diffusion des processus BIM dans la péninsule anatolienne est la méfiance du monde académique, l’insuffisance de formation professionnelle en général et le manque des fonds du secteur publique pour la promotion du BIM.
Cela est également dû à l’absence de normes spécifiques en matière, au manque d’intérêt des institutions et à l’absence de tout plan/obligation prévoyant l’inclusion progressive du BIM dans les processus du bâtiment en Turquie.
En effet, les filières académiques qui permettent une formation adéquate des experts en BIM sont presque totalement absentes, et les universités turques sont très en retard dans la mise à jour des diplômes des professions techniques.

Les obstacles à la diffusion du BIM
Il est également intéressant de remarquer, bien que le 79,94 % des répondants au sondage soient conscients que le BIM réduit les problèmes de coordination des différents acteurs impliqués dans un processus de construction, seulement le 45,14 % d’entre eux pensent que la BIM réduise considérablement le temps de ces processus. Cet écart dans les données est dû à la mauvaise préparation des techniciens, ce qui entraînerait, selon les personnes interrogées, un allongement des délais et un ralentissement du travail.
Il semble évident que l’intégration progressive des processus BIM au sein du secteur turc de la construction n’est possible qu’avec le soutien approprié des institutions, tant en termes de formation académique, et de sensibilisation à l’importance de l’innovation dans le secteur, qu’en termes de soutien de la part de normes spécifiques..