Projet de rénovation : du relevé aux documents concernant les phénomènes de dégradation
Le projet de rénovation est très important pour la maintenance des bâtiments historiques et nécessite de grandes compétences. Découvrons ensemble tous les aspects les plus importants de ce processus
La rénovation des bâtiments historiques est un processus complexe et délicat, qui nécessite d’une connaissance approfondie des techniques de construction et des matériaux utilisés dans le passé. Pour cette raison, les erreurs et les dommages, peuvent être dans certains cas, irréparables. Pour éviter cela, il est indispensable d’utiliser des outils de buildingSMART Data Dictionary.
Dans cet article, nous analyserons différents aspects d’un projet de rénovation, grâce également à l’aide d’exemples pratiques, et nous approfondirons les différentes phases et les interventions de restauration nécessaires pour préserver et valoriser notre patrimoine culturel.
L’importance de la restauration des bâtiments historiques
La restauration des bâtiments historiques est d’une importance fondamentale pour la préservation de notre patrimoine culturel et architectural. En plus de préserver la mémoire historique et les traditions locales, la restauration des bâtiments contribue à maintenir vivante l’identité culturelle des communautés et à promouvoir le développement durable du territoire.
Procédure générale pour la restauration des bâtiments historiques
Un projet de restauration d’un bâtiment historique se développe à travers plusieurs étapes, qui peuvent être résumées comme ci-dessous :
- relevé du bâtiment et diagnostic des phénomènes de dégradation – cela permet de connaître la situation existante du bâtiment et de le numériser grâce à des logiciels HBIM (bâtiments historiques/Heritage BIM);
- étude historique et analyse des techniques de construction et des matériaux – c’est la collecte de tous les documents (images, plans, dessins divers) et des analyses qui permettent d’obtenir les informations nécessaires à l’étude du bâtiment. Pour faciliter cette étape, il est important de s’aider d’un BIM Mangement system ;
- conception des interventions de restauration et de récupération – lorsque toute l’étude préliminaire est terminée, on procède alors à l’identification et à la conception des interventions susceptibles d’améliorer les conditions de l’immeuble ;
- réalisation des interventions de restauration – ici, toutes les interventions envisagées dans la phase de conception sont mises en pratique. Cependant, l’accent est mis sur la sécurité (à la fois du travail et des personnes), c’est pourquoi l’utilisation d’un logiciel pour les plans de sécurité est d’une importance fondamentale ;
- documentation finale et suivi de la restauration – une fois la restauration terminée, les documents doivent être catalogués et archivés. Pour éviter la perte de documents ou un mauvais catalogage, des solutions en ligne sont disponibles qui vous permettent de stocker et de toujours emporter tous les documents avec vous.
Projet de rénovation : quels sont les contenus et les dessins ?
Un projet de rénovation doit prendre en compte un certain nombre de contenus et de dessins spécifiques, notamment :
- rapport historique et architectural du bâtiment : description des caractéristiques architecturales, des techniques de construction et des matériaux utilisés, ainsi que des transformations subies au fil du temps ;
- relevé du bâtiment et diagnostic des phénomènes de dégradation : documentation photographique, planimétrique et altimétrique du bâtiment, ainsi que l’identification des causes et des manifestations de la dégradation ;
- analyse des problématiques et des besoins de conservation : évaluation des priorités et des urgences des interventions de restauration ;
- projet de restauration et de récupération : élaboration des projets architecturaux, structurels et des installations, en fonction des exigences spécifiques du bâtiment et des réglementations en vigueur ;
- planning de chantier et estimation des coûts : définition des délais et des ressources économiques nécessaires à la réalisation des interventions de restauration.
Relevé et documentation des phénomènes de dégradation
Le relevé et la documentation des phénomènes de dégradation sont fondamentaux pour le diagnostic correct des problèmes du bâtiment et la planification des interventions de restauration. Parmi les techniques les plus utilisées, on trouve la photographie numérique, la thermographie, le scanner laser et la tomographie. Ces outils permettent de détecter et de documenter avec précision les phénomènes de dégradation, telles que les fissures, les décollements, les efflorescences et les colonisations biologiques.
Exemple de relevé numérique de la dégradation du bâtiment historique San Pietro in Vinculis à Naples
Cette étude de cas a été réalisée par ACCA Software en synergie avec les départements d’architecture et d’ingénierie des structures de l’Université Federico II de Naples et les sociétés Stress et ETT.
Le projet, intitulé BIM ReculT, s’est concentré sur la restauration de l’église San Pietro in Vinculis à Naples. Le relevé numérique a permis d’identifier et de documenter avec précision les phénomènes de dégradation affectant les surfaces murales et les décorations intérieures. Grâce à l’utilisation de technologies telles que le scanner laser, la photographie haute résolution et à l’utilisation de logiciel HBIM, il a été possible de numériser tous les éléments qui caractérisent le bâtiment.
Le projet a envisagé la structuration et la création de :
- objets HBIM ;
- fiches d’information ;
- plateforme collaborative pour la gestion partagée du processus.
Le modèle a été entièrement géré dans un environnement BIM en fonction de données documentaires acquises à l’aide de relevés scanners laser, photogrammétriques numériques et SLAM.
Exemple de relevé numérique de la dégradation du bâtiment historique Villa Matarazzo à Ercolano
Même dans le cas de la restauration de Villa Matarazzo à Ercolano, le relevé numérique et l’application de la méthodologie BIM ont joué un rôle fondamental dans la mise en évidence des phénomènes de dégradation et dans la conception des interventions de restauration. Dans ces processus, les plus grandes difficultés consistent à rassembler une série d’informations qui sont diversifiées et fragmentées.
Dans ce cas, la possibilité de documenter l’état de conservation grâce à l’utilisation de usBIM.bSDD à travers l’étude de Villa Matarazzo à Ercolano a été démontrée. L’étude a été menée par le DIARC – Département d’Architecture, de l’Université de Naples Federico II et met donc en évidence l’application de la méthodologie BIM aux bâtiments historiques (HBIM). Ceci dans le but d’optimiser la gestion de la donnée finalisée aux actions de protection, de valorisation, de conservation et de récupération du bâtiment.
Restauration de bâtiments historiques : comment organiser la rénovation et la restauration de bâtiments historiques ?
Pour organiser au mieux la rénovation et la restauration d’un bâtiment historique, il est nécessaire de suivre une approche multidisciplinaire impliquant différentes compétences et différents professionnels, tels que des architectes, des ingénieurs, des historiens de l’art, des restaurateurs et des géologues. En outre, il est important de prendre en compte les aspects suivants :
- définition des objectifs de la restauration : valorisation du patrimoine culturel, récupération fonctionnelle, adaptation aux réglementations, amélioration des conditions de sécurité et d’accessibilité, etc. ;
- planification des phases d’intervention : relevé et diagnostic, conception, réalisation, documentation et suivi ;
- participation des autorités compétentes et des communautés locales : demande des permis et des autorisations nécessaires, promotion de la participation et du soutien des communautés concernées ;
- recherche de financements et de subventions : identification des sources de financement publiques et privées, présentation de projets et appels à contributions.
Travaux de rénovation: de quoi s’agit-il et comment les faire ?
Les travaux de rénovation des bâtiments historiques peuvent être divisés en plusieurs catégories, notamment :
- travaux de consolidation structurelle : ils visent à assurer la stabilité et la sécurité du bâtiment, à travers des travaux de renforcement, de fixation, d’injections et de joints structurels ;
- travaux de restauration architecturale : ils concernent la conservation et la récupération des surfaces murales, des décorations et des éléments architecturaux, par le nettoyage, la réintégration, le masticage et le patinage ;
- travaux de restauration des installations et des infrastructures : ils prévoient le remplacement ou l’adaptation des installations électriques, hydrauliques, thermiques et de climatisation, ainsi que des réseaux de communication et de sécurité ;
- travaux de restauration du paysage et de l’environnement : ils consistent en la récupération et la mise en valeur des espaces extérieurs, des jardins et des espaces verts, avec des travaux de maintenance, de plantation et d’éclairage.
Rénovation de façades de bâtiments historiques : comment faire les projets et les travaux ?
La rénovation des façades des bâtiments historiques nécessite une attention particulière dans la conception et la réalisation des interventions, afin d’en préserver l’aspect esthétique et les caractéristiques originales. Parmi les principales actions à entreprendre, on peut citer :
- relevé et analyse de l’état des façades : mise en évidence des lésions, des altérations et des patines de pollution, au moyen de photographies, de dessins et d’échantillonnages ;
- choix des techniques et des matériaux de rénovation : sélection des méthodes de nettoyage, de consolidation, de réintégration et de protection, en fonction des critères de compatibilité, de réversibilité et de durabilité ;
- conception des interventions de rénovation : élaboration des projets exécutifs et des spécifications techniques, en collaboration avec les experts de la restauration et de la conservation ;
- réalisation des travaux de rénovation : exécution des travaux de rénovation des façades, selon les indications du projet et les bonnes pratiques du secteur, avec l’utilisation de personnel spécialisé et d’équipements appropriés.
Technologies et outils utilisés dans la restauration des bâtiments historiques
Dans la restauration des bâtiments historiques, l’utilisation de technologies et d’outils avancés est essentielle pour garantir la qualité et l’efficacité des interventions. Quelques exemples de technologies utilisées sont :
- scanner laser : permet d’obtenir un relevé tridimensionnel de haute précision du bâtiment et de ses surfaces ;
- thermographie infrarouge : permet de détecter les anomalies thermiques et les infiltrations d’eau dans les structures murales ;
- tomographie électrique : facilite la détection des cavités, des discontinuités et de l’humidité à l’intérieur des murs ;
- systèmes de surveillance et de contrôle : ils fournissent des informations en temps réel sur l’état de conservation du bâtiment et permettent d’intervenir rapidement en cas d’anomalie ou de danger.
Documentation finale du projet de rénovation
Une fois les travaux de rénovation terminés, il est important de rédiger une documentation finale illustrant le processus suivi et les résultats obtenus. Cette documentation peut prendre en compte :
- un rapport final : description détaillée des interventions effectuées, des matériaux utilisés et des techniques adoptées. ;
- une documentation photographique et des dessin : images et dessins qui témoignent de l’évolution de la restauration et de la comparaison entre l’état de départ et l’état final ;
- un rapport de suivi : analyse des données collectées par les systèmes de contrôle et d’évaluation des performances des interventions de restauration ;
- des archives historiques et bibliographiques : collection de documents, publications et références bibliographiques relatifs au bâtiment et à la restauration.
Rôle des experts dans la restauration des bâtiments historiques
Les experts en restauration et conservation jouent un rôle fondamental dans le processus de récupération des bâtiments historiques, car ils possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour assurer une intervention respectueuse du patrimoine et de ses particularités. Parmi les professionnels impliqués, nous trouvons des architectes, des ingénieurs, des restaurateurs, des historiens de l’art, des géologues et des techniciens spécialisés.
Considérations éthiques et juridiques dans la restauration des bâtiments historiques
La restauration des bâtiments historiques comporte un certain nombre de considérations éthiques et juridiques, liées à la conservation du patrimoine culturel et à la protection des droits et intérêts des communautés locales. Parmi les aspects les plus importants, on peut citer :
- respect des principes et des normes internationales : adhésion aux conventions, recommandations et lignes directrices de l’UNESCO, de l’ICOMOS et des organismes de protection du patrimoine culturel ;
- implication des autorités et institutions compétentes : demande des autorisations et permis nécessaires pour les travaux de restauration et respect des lois et règlements ;
- sauvegarde des valeurs culturelles et des identités locales : recherche d’un équilibre entre la conservation du patrimoine historique et artistique et la valorisation des spécificités culturelles et territoriales ;
- accessibilité et utilisation publique : garantir des conditions d’accès et de visite adéquates pour tous les citoyens et visiteurs, dans le respect des exigences de sécurité, d’inclusion et de durabilité.